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mpêcheurs de penser en

rond
     
     
     

100 MOTS POUR 100 PHILOSOPHES Philosophie
De Héraclite à Derrida

Jean-Clet MARTIN


300 pages – 15 ¤


Chaque philosophe peut être associé à un mot important autour duquel son œuvre rayonne. Or ce mot n’est pas une pure déduction intellectuelle ; il se trouve qu’il est généralement inscrit dans un épisode crucial de la vie du philosophe. Chaque mot nous parle toujours d’une aventure risquée dans laquelle celui-ci s’est trouvé embarqué. Il ne s’agit donc pas ici de faire dans l’anecdotique, comme c’est trop souvent le cas des auteurs qui essaient de lier la vie et l’œuvre d’un philosophe, mais, tout en fuyant l’abstraction, de restituer en quelques pages ce qui lui a permis d’être un éclaireur, une sentinelle parfois en danger.
Ces 100 portraits nous invitent à réfléchir à ce qu’il y a de singulier, d’inimitable chez chaque philosophe. L’ensemble permet de restituer le mouvement vital animant l’histoire de la philosophie. Les philosophes, les mots de la philosophie, se tiennent et s’appellent ainsi à la manière d’une cordée dont la progression a besoin de jalons depuis longtemps plantés sur la paroi de l'existence, non sans devoir se renouveler pour de nouvelles explorations.
Exemples : Arendt, crise ; Bergson, durée ; Blanchot, fin ; Deleuze, multiplicité ; Epicure, matière ; Hobbes, terreur ; Hume, expérience ; Hyppolite, irrationnel ; Jankélévitch, irréversible ; Lévinas, visage ; Merleau-Ponty, chair ; Plotin, contemplation ; Weber, désenchantement.

Jean-Clet Martin est philosophe.

 

Mise en vente du 28 Janvier 2005

HÉROS DE LA GUÉRISON

Christine BERGÉ


300 pages - 19 ¤

Aux Etats-Unis, de nombreux malades atteints de maladies chroniques ou incurables sont abandonnés par la médecine officielle, ou la refusent après un parcours douloureux. Ils se tournent alors vers des groupes de soutien et de traitement spirituel animés par des thérapeutes guérisseurs qui ont fait des empreints aux traditions les plus diverses : kardécisme, christianisme, néo-chamanismes, hypnose, etc…
L'auteur approche ici un de ces groupes, situé en Floride, au Sud des Etats-Unis. L'expérience de la souffrance dont font preuve les témoins interroge les graves lacunes de la société américaine, et la difficulté d'accorder leur vie avec le modèle du "héros libéral". Ils tâchent de se transformer, physiquement et psychiquement. En construisant le récit de leur vie, ils puisent des forces dans l'écoute du groupe. Leur destin, qui se dessine initialement sous la forme de la Chute, s'inverse en Rédemption. Ils s'engagent dans les pratiques du channeling thérapeutique, et entrent en contact avec les esprits-guérisseurs. A leur tour, ils deviennent des guides pour d'autres souffrants.


Christine Bergé est anthropologue

 

mise en vente le 25 février 2005

100 MOTS POUR COMPRENDRE LES MEDICAMENTS
Comment on vous soigne

François DAGOGNET, Philippe PIGNARRE
250 pages - 15 ¤

On a souvent l’impression que la connaissance des médicaments doit être réservée aux spécialistes et que c’est bien trop compliqué pour le grand public. Leurs noms mêmes sont difficiles à retenir. Quant à leur mécanisme d’action on suppose que c’est un domaine totalement incompréhensible. Demander le droit à la santé pour tous, cela ne devrait pas vouloir dire le droit de consommer le maximum de soins médicaux (et de médicaments) mais s’interroger aussi en permanence sur tous les effets de cette consommation sur le corps, l’âme et la société. Un médicament c’est toujours l’histoire d’une invention, un mode d’action, mais aussi des opérations de marketing, un prix, des effets secondaires, etc. Nous devons apprendre à ne plus dissocier toutes ses dimensions. On fera ainsi une politique du médicament plus intelligente et la médecine deviendra une question discutable par tous.
On trouvera dans ces 100 mots de la médecine, de la biologie, de l’économie, de l’histoire, de la sociologie, de la philosophie : c’est tout cela que les auteurs ont voulu mélanger, croiser, justement parce que ce sont des connaissances habituellement séparées, cloisonnées, jamais présentes dans le même livre.
Ce livre qui ne pouvait pas être exhaustif (même si les grandes classes de médicaments sont toutes abordées), se veut donc un outil pour réfléchir à nos consommations médicales, individuelles et collectives, un outil pour se réapproprier des connaissances trop confisquées par les experts de différentes disciplines.



François Dagognet est philosophe et médecin. Philippe Pignarre est spécialiste de l’industrie pharmaceutique. Il a publié Le Grand secret de l’industrie pharmaceutique à La Découverte. Il est l’éditeur des Empêcheurs de penser en rond.

 

Mise en vente du 4 mars 2005

LES PHILOSOPHIES PLURALISTES D’ANGLETERRE ET D’AMERIQUE


Jean WAHL


250 pages - 24 ¤


Si la philosophie anglo-américaine contemporaine a pu être décrite comme « morte », assassinée par un logicisme conquérant, elle était bien vivante à la fin du XIXème siècle et au début du XXème. Une grande aventure de la pensée a eu lieu dans le monde anglo-saxon lorsque des philosophes ont cherché à sortir du carcan de l’absolu, du culte de l’Un hérité de la philosophie allemande, en particulier de Hegel. En réaction, les penseurs pluralistes auront le souci de l’action et leur philosophie sera toujours attentive aux conséquences de la pensée, qui, elle aussi, est action. Le philosophe français Jean Wahl, dont ce livre a été une source primordiale pour la pensée de Gilles Deleuze, fut le grand interprète français de ces pensées audacieuses et soucieuses de l’expérience concrète qui ont connu leur nadir avec William James et le pragmatisme.

Jean Wahl (1888-1974) a été un véritable passeur philosophique entre la génération de Bergson et celle de Deleuze. Son œuvre philosophique est aussi une impressionnante œuvre littéraire. Ce livre nous fait découvrir une « autre » Amérique.

 

Mise en vente du 4 mars 2005

100 MOTS POUR COMPRENDRE LE REVE


Françoise PAROT


260 pages – 15¤

Ce livre n’est pas une clé des songes ni un manuel d’interprétation psychologique des rêves. Il est une promenade à travers l’univers quasi-infini des rêves et de ce que les hommes en ont dit et en disent. Tous les hommes. Nous avons notre théorie du rêve, bicéphale : d’une part la théorie de Freud qui a considérablement pesé depuis la fin du 19ème sur les pratiques occidentales d’interprétation des rêves ; et la neurobiologie d’autre part, dont l’incursion dans notre machinerie neuronale est loin d’être achevée. Si l’on doit se poser la cohérence de ces deux types très différents de discours sur le rêve, c’est pour affronter une question fondamentale : qu’est-ce qui détermine les contenus de nos rêves ? Nous voulons, nous persistons à vouloir que nos rêves aient un sens ; mais le chemin qui mène à leur source, aux facteurs qui l’influencent, est évidemment complexe. Cette promenade aurait été lassante si l’auteur n’était pas allée aussi à la rencontre des conceptions très différentes de la nôtre, dans lesquelles le rêve est un message envoyé par les dieux, ou bien une visite rendue au monde des morts. Mais notre savoir sur le rêve vient aussi de ceux que fabriquons nous-mêmes, de ces rêves que nous ‘faisons’ chaque nuit et qui, quelquefois, nous intriguent tant qu’il appellent à la réflexion. Partir de cette curiosité était la meilleure entrée dans le labyrinthe.


Françoise Parot est maître de conférences à l’université de Paris V.

 

Mise en vente du 1er avril 2005

Juifs d’un côté

Portraits de descendants de mariages mixtes entre juifs et chrétiens

Catherine GRANDSARD
300 pages – 19 ¤

En France, un juif sur deux qui se marie épouse une personne non-juive, le plus souvent issue d’une famille de tradition chrétienne. Comment annoncer le mariage aux parents ? Comment préserver la sensibilité des uns et des autres lors de la cérémonie ? Que faire à la naissance d’un enfant ? Quels rituels choisir ? Quelles fêtes observer ? Comment gérer un éventuel divorce lorsque l’on a la garde d’un enfant qui a été élevé dans la religion de l’autre ? Les instances communautaires juives débattent des réponses à apporter à cette situation : faut-il faire preuve d’une absolue fermeté ou d’une plus grande tolérance ? Quel accueil réserver au conjoint non-juif ? Quelle attitude adopter à l’égard de leurs enfants ? Certains pensent que c’est l’existence même des communautés juives de par le monde qui est en cause.
Catherine Grandsard a enquêté auprès d’enfants issus de tels mariages et elle nous reconstitue les solutions trouvées par chacun. Les récits personnels comme celui d’Isabelle qui retrouve le tallit (châle de prière) de son grand-père avant leur départ de Turquie, de Claire dont le père a commandé la fabrication d’un Sefer Torah dédié à la mémoire de son propre pères, s’entremêlent à la description des rituels et cérémonies juives.

Catherine Grandsard est Maître de Conférences de Psychologie clinique à l’Université de Paris 8. Elle mène ses travaux dans le cadre du Centre Georges Devereux (ethnopsychiatrie)

 

Mise en vente du 22 AVRIL 2005
 

TRAITE MEDICO-PHILOSOPHIQUE SUR L’ALIENATION MENTALE

Philippe PINEL
Édition réalisée et présentée par Jean Garrabé et Dora Weiner
320 pages - 23 ¤

En pleine révolution française Philippe Pinel (1745-1826) fonde une nouvelle spécialité médicale qui allait, plus tard, s’appeler la psychiatrie. Il commence d’abord par libérer les fous de leurs chaînes à Bicêtre puis à la Salpêtrière : « l’usage gothique des chaînes de fer fut aboli ». Ses propositions sur la manière de classer les différents troubles mentaux et surtout de prendre en charge les malades, représentent un tournant considérable. Il écrit lui-même qu’il a surtout libéré les aliénés de « la chaîne vicieuse des idées ». Pinel a provoqué dans la pensée occidentale une révolution concomitante de la révolution politique. On sera surpris par la modernité de ce texte. Il ouvre une période qui n’est pas encore terminée.


Pinel inaugure avec ce livre un travail d’observation des patients qui va poursuivre sans interruption jusqu’à nous. Pinel va distinguer quatre grandes pathologies : la manie (excitation), la mélancolie (tristesse avec une idée fixe), la démence et l’idiotisme. Il cherche aussi à comprendre l’évolution dans le temps de ces pathologies et propose un « traitement moral », ancêtre de toutes nos psychothérapies. Les aliénées ne doivent surtout pas être considérés comme des coupables qu’il faut punir. La rupture proposée par Pinel n’est finalement pas tant avec les croyances populaires et les charlatans qu’avec la médecine académique à laquelle il réserve tous ses coups. Il leur oppose le savoir profane de ceux qui sont guidés « par un jugement sain ou quelque tradition obscure ».
Première réédition du chef d’œuvre de Philippe Pinel. Dora Weiner et Jean Garrabé ont rédigé une préface détaillée et un appareil de notes. Dora Weiner est historienne. Elle a publié Comprendre et soigner chez Fayard. Jean Garrabé est psychiatre et historien. Il a publié La Schizophrénie. Un siècle pour comprendre aux Empêcheurs de penser en rond.

Mise en vente du 27 mai 2005
 

100 MOTS POUR RÉSISTER
AUX SORTILEGES DU MANAGEMENT

Gérard LAYOLE
200 pages - 15 ¤

Le management des entreprises a mauvaise conscience. Il ne supporte plus son image. Il voudrait rendre la contrainte aimable, voire désirable. Il voudrait aussi trouver le moyen infaillible de demander « toujours plus » en donnant « toujours moins » ? Comment alors faire adhérer chacun à son propre asservissement (la « soumission librement consentie » chère aux philosophes pour élèves de Terminale) ? En donnant à chaque employé le sentiment qu’il participe à la prise de décision.
En inventoriant le bric-à-brac de clichés, formules toutes faites, paradoxes et déclarations pompeuses « qui tourbillonnent autour d’un vide central », l’auteur renvoie férocement les mythes du management à leurs propres contradictions logiques et impasses morales.

Gérard Layole a été longtemps consultant et formateur en management.

Mise en vente du 25 Février 2005
     
 

TRAITE MEDICO-PHILOSOPHIQUE SUR L’ALIENATION MENTALE

Philippe PINEL
Édition réalisée et présentée par Jean Garrabé et Dora Weiner
320 pages - 23 ¤

En pleine révolution française Philippe Pinel (1745-1826) fonde une nouvelle spécialité médicale qui allait, plus tard, s’appeler la psychiatrie. Il commence d’abord par libérer les fous de leurs chaînes à Bicêtre puis à la Salpêtrière : « l’usage gothique des chaînes de fer fut aboli ». Ses propositions sur la manière de classer les différents troubles mentaux et surtout de prendre en charge les malades, représentent un tournant considérable. Il écrit lui-même qu’il a surtout libéré les aliénés de « la chaîne vicieuse des idées ». Pinel a provoqué dans la pensée occidentale une révolution concomitante de la révolution politique. On sera surpris par la modernité de ce texte. Il ouvre une période qui n’est pas encore terminée.


Pinel inaugure avec ce livre un travail d’observation des patients qui va poursuivre sans interruption jusqu’à nous. Pinel va distinguer quatre grandes pathologies : la manie (excitation), la mélancolie (tristesse avec une idée fixe), la démence et l’idiotisme. Il cherche aussi à comprendre l’évolution dans le temps de ces pathologies et propose un « traitement moral », ancêtre de toutes nos psychothérapies. Les aliénées ne doivent surtout pas être considérés comme des coupables qu’il faut punir. La rupture proposée par Pinel n’est finalement pas tant avec les croyances populaires et les charlatans qu’avec la médecine académique à laquelle il réserve tous ses coups. Il leur oppose le savoir profane de ceux qui sont guidés « par un jugement sain ou quelque tradition obscure ».
Première réédition du chef d’œuvre de Philippe Pinel. Dora Weiner et Jean Garrabé ont rédigé une préface détaillée et un appareil de notes. Dora Weiner est historienne. Elle a publié Comprendre et soigner chez Fayard. Jean Garrabé est psychiatre et historien. Il a publié La Schizophrénie. Un siècle pour comprendre aux Empêcheurs de penser en rond.

Mise en vente du 27 mai 2005

Faut-il avoir peur de la chimie ?

Bensaude-Vincent Bernadette - paru le 07/01/2005

De toutes les sciences modernes la chimie a le triste privilège d'être celle qui fait le plus peur. C'est sur elle que la crise de confiance du public envers la science semble se cristalliser. Quelle est l'origine de ce désamour pour la chimie ? Ce livre soutient qu'on ne saurait mettre en cause " l'irrationalité du public " car cette peur prend racine non seulement dans les dangers des produits chimiques mais, plus profondément, dans les valeurs que véhicule cette science. La chimie, par la manière dont elle s'invente, défie les grands partages qui fonctionnent comme repères dans notre culture : entre le naturel et l'artificiel, entre science et technique, entre nature et société... En rappelant quelques grands épisodes de controverses suscitées par les chimistes, en soulignant le lien indissoluble entre le faire et le connaître, en s'interrogeant sur la singularité de l'objet de la chimie, l'auteure montre que la chimie se place à bien des égards sous le signe de la transgression. Science rebelle, indomptable, elle dérange et perturbe l'ordre naturel comme l'ordre social. Mais précisément parce qu'elle n'est pas une science au-dessus des intérêts humains, la chimie est paradoxalement celle qui pourrait le plus aisément se mettre en débat public et s'ouvrir à la société civile.

Médecins et Sorciers

Nathan Tobie, Stengers Isabelle - paru le 05/11/2004 (réédition)

Ce livre est composé de deux textes qui interrogent, en parallèle, les thérapeutiques traditionnelles - essentiellement en Afrique - et la médecine scientifique. Les auteurs proposent de prendre au sérieux les techniques basées sur la divination, la sorcellerie, la fabrication de fétiches, sans plus les opposer à la rationalité moderne. Ce ne sont pas les patients qui doivent être étudiés et comparés, mais les thérapeutes, avec leurs outils, leurs théories, leur pensée technique, leurs concepts et, surtout, les êtres surnaturels mis en œuvre par leurs procédés. L'objectif commun du psychologue et de la philosophe est de nous obliger à repenser le rapport entre les différents mondes. C'est à cette seule condition que l'on pourra jeter les bases d'une psychopathologie enfin scientifique.

Du commerce avec les diables

Nathan Tobie, Crapanzano Vincent - paru le 05/11/2004

Dès que l'on évoque les êtres " invisibles " (djinn, 'afritt, zar) qui cohabitent avec les humains dans les pays du Maghreb, en Arabie, au Yémen, en Somalie, en Inde, au Pakistan, etc., les psychologues se précipitent dans des explications tout-terrain comme s'il fallait absolument éviter de se confronter à des théories, des pensées, qui mettent radicalement en cause leur volonté de faire science et d'avoir des explications a priori valables universellement. Qu'apprend-on, à l'inverse, si on se met à faire l'" écologie " de ces êtres ? Un thérapeute confronté à des populations en provenance de ces pays ne devrait pas fuir cette dernière démarche, sauf à renoncer à soigner et à guérir. Mais une autre question surgit inévitablement : qu'avons-nous perdu en voulant réduire les différents mondes à une explication universaliste et que pouvons-nous apprendre à leur contact ?

La dépression est-elle universelle ?

Lutz Catherine, Gille Didier, Despret Vinciane - paru le 01/11/2004

Une des premières tâches de l'étude anthropologique de la dépression fut d'apprécier dans quelle mesure le vécu émotionnel de peuples de cultures différentes est proche du nôtre. De ce point de vue, une des prémisses les mieux partagées postule que c'est dans ses émotions que l'espèce humaine serait la plus homogène, la plus immuable. Les émotions seraient des faits naturels, préculturels... Mais, selon Catherine Lutz, l'opposition entre " émotion " et " cognition " n'a de sens qu'au sein du système culturel euro-américain dans lequel elle a été développée. Le concept de dépression serait donc une catégorie culturelle spécifiquement occidentale.

 

Les révolutions du capitalisme

Lazzarato Maurizio - paru le 22/09/2004

Le capitalisme pourrait bien se transformer plus vite que ses adversaires, les laissant toujours en retard d'une époque. C'est le sentiment que l'on peut avoir à observer la manière dont certains répètent les analyses marxistes ou celles, symétriques, des économistes classiques. En se différenciant en un capitalisme de l'invention, préoccupé par la captation de la " coopération entre cerveaux ", d'une part, et un capitalisme de la reproduction, souvent réimplanté dans les pays pauvres, d'autre part, le capitalisme a changé. Cela ne peut pas être sans conséquences sur la manière de s'opposer à lui. Comment rendre compte des concepts de travail, de production, de consommation, de communication, d'information et de coopération en assumant que le capitalisme n'est pas un " mode de production " (Marx), mais une production de mo(n)des ? Comment sortir de la double impasse de l'individuel et du collectif avec laquelle les théories libérales comme les théories socialistes ont pensé la " production de subjectivité " ? Comment traduire le concept de multiplicité en politique ? Comment penser le conflit non plus à partir de la contradiction dialectique, d'un dualisme de classes ou d'une division ami/ennemi, mais de la logique de l'incompossible (Leibniz) qui régit un monde où les possibles bifurquent et coexistent à la fois (Borges) ? En utilisant la boîte à outils de la sociologie de " la différence et la répétition " (Gabriel Tarde), de la philosophie de l'événement (Deleuze et Bakhtine) et une théorie du pouvoir comme action sur des actions possibles (Foucault).

 

La recherche face aux intérêts privés

Krimsky Sheldon, Rozenberg Léna, Stengers Isabelle - paru le 22/09/2004

La recherche biomédicale américaine est un sujet d'admiration pour les Français. Mais qu'en pensent les Américains eux-mêmes ? Les rapports étroits qui se sont développés entre équipes universitaires et intérêts privés (grands groupes pharmaceutiques ou petites sociétés de biotechnologie) ont chamboulé le monde universitaire, les habitudes de travail et les objectifs des chercheurs. Désormais l'objectif n'est plus de publier dans des revues prestigieuses et de répandre la connaissance mais de déposer des brevets. La logique du " privé " l'emporte sur les intérêts du " public ". Quelles en sont les conséquences ?

100 mots pour introduire aux théories de la communication

Lazar Judith - paru le 22/09/2004

Le développement spectaculaire des nouvelles technologies de communication de masse oblige à revoir les anciens paradigmes : la communication est désormais un souci majeur des sciences sociales et humaines. Que savons-nous de l'impact de la presse, du cinéma, de la télévision ? Les campagnes électorales ont-elles une influence sur le public ? Comment se forment les opinions collectives ?

Une passion américaine. Prison et peine de mort.

Bruner Jérôme, Morgan Edmund, Morgan Marie, Hylton Wil-S, Rozenberg Paul - paru le 15/09/2004

Il y a plus de 2 millions de personnes en prison aux Etats-Unis, soit une augmentation de 400 % en trente ans, et plus de 3000 personnes attendent dans les couloirs de la mort. Cela fait 500 prisonniers pour 100 000 habitants (contre 98 en France). Pourquoi ? Dans les années 1980, les Etats-Unis ont choisi la prison et la peine de mort comme seuls moyens de contrôle. On s'est alors désintéressé des causes des crimes et délits pour fixer toute l'attention sur les moyens d'en protéger les honnêtes gens. Du coup, toute idée de réinsertion sociale ou toute préoccupation pour le bien-être des prisonniers sont passées au second plan. Les Etats-Unis sont ainsi le dernier grand pays démocratique où la peine de mort est florissante. Rien n'a réussi à mettre en doute l'efficacité de cette peine aux yeux de la majorité des Américains.

La subjectivité

Dagognet François - paru le 08/09/2004

Ce livre initie à un des grands enjeux de la philosophie : faut-il du " moi " pour comprendre le monde ? Jusqu'à présent, la philosophie a fait de l'exploration du territoire de la subjectivité sa priorité. Depuis Kant le philosophe est invité à trouver en lui les instruments de la compréhension de ce que nous enregistrons. Le philosophe se met alors au centre d'un monde qui dépende de lui. Mais cette thèse idéaliste abaisse le réel et le prive des forces qu'il contient. Une autre façon de faire de la philosophie consiste à renoncer à ce " culte du moi seul " et à se tourner vers l'extérieur, vers les objets, pour mieux comprendre l'intérieur, le sujet. Comment connaître une civilisation sinon par ses outils, ses œuvres d'art, ses matériaux ? Seul un détour par une objetologie généralisée permet de revenir ensuite à la subjectivité.

Comment nous pensons

Dewey John, Decroly Ovide - paru le 08/09/2004

Ce livre est un exercice d'initiation philosophique autour d'une question menacée par l'abstraction ou par une neurobiologie prétentieuse. Dewey va montrer ce qu'est l'acte de penser, puis comment on peut favoriser ce type d'acte. Penser, c'est expérimenter, et en vérifier les conséquences, c'est mettre à l'épreuve une hypothèse par une action, qu'elle soit réelle ou imaginaire. Les idées sont donc des instruments, ou encore des moyens de transformation de l'expérience. Penser implique de ne jamais oublier l'acte de vérification des idées-hypothèses. Explorer comment nous pensons, c'est aussi réfléchir aux manières dont nous pouvons aider les enfants à développer cette aptitude. Il n'y a pas de théorie sur " comment nous pensons " sans que l'on puisse la vérifier dans une pédagogie. On pourra juger des propositions de Dewey à la pédagogie qu'il propose.

 

La criminalité comparée

Alliez Eric, Tarde Gabriel, Renneville Marc, Collectif - paru le 08/09/2004

L'anthropologie est née en étudiant les traits physiques des différentes populations et en tentant de raccorder les traits moraux à des traits physiques sociologue évidents. Dans ce cadre les Blancs représentent le sommet de l'évolution. C'est de cette manière que se bâtissent les sciences humaines au XIXe siècle. Pour les criminologues, comme Lumbroso dont le succès sera gigantesque, il existe un " criminel né dont on peut décrire les traits moraux et physiques. Ce sont des traits d'hommes primitifs, qui doivent ressembler à nos lointains ancêtres, que l'on retrouve aussi dans les peuples soumis au même moment à la colonisation. C'est une tentative d'appliquer les théories darwiniennes à l'évolution historique humaine. Tarde va se dresser contre ces théories, non pas parce qu'il serait " progressiste " ou anti-darwinien (bien des socialistes partagent le point de vue de Lumbroso), mais parce qu'elles empêchent de construire une théorie du " social ". Pour lui, c'est la sociologie qui permet d'expliquer la manière dont les crimes et les délits se répandent ou régressent. Il montre, avec humour, toutes les contradictions et les naïvetés naturalistes des théoriciens de l'époque. En ce sens Tarde fait place nette pour les sciences humaines.

Permission de tuer. Les nouveaux services secrets.

Hersh Seymour, Rozenberg Paul - paru le 27/05/2004

Les services secrets américains sont en plein bouleversement. Sous prétexte d'être plus efficaces contre le terrorisme, ils doivent justifier les actions engagées par le gouvernement, quelles qu'elles soient. C'est ce qui s'est passé avec l'Irak et les armes de destruction massive. Mais leur transformation ne s'arrête pas là : leur mission est désormais de tuer les ennemis de manière préemptive au risque de multiples erreurs et dérapages. C'est le retour des opérations du type de celle menée au Vietnam sous le nom de " plan Phénix " et qui avait abouti à l'élimination sur simple dénonciation de près de 40 000 personnes.

 

Clinique de l'infortune. La psychothérapie à l'épreuve de la détresse sociale.

Hermant Emilie - paru le 18/05/2004

Comment soutenir psychologiquement ces personnes seules et abîmées, vivant dans la plus grande précarité, sans emploi depuis des années et présentant une infinie souffrance, alors qu'elles semblent mettre en échec toutes les mesures d'accompagnement social et professionnel que l'on a déployées r rien que pour elles ? Comment faire autre chose que les pathologiser ? À partir de récits d'entretiens menés avec des personnes en grande détresse sociale, l'auteur décrit ces moments précis ou la parole des thérapeutes (parfois accompagnée de surprenantes prescriptions) n'est plus seulement un commentaire mais ou elle cherche à transformer. À quelles conditions est-ce possible ? La notion d'exclusion devient alors inadéquate pour décrire ces personnes : elles apparaissent bien plutôt empêchées d'une manière ou d'une autre. Les problèmes émergent des mondes dans lesquels elles vivent et ne sont pas à l'intérieur d'elles comme le laisse penser la psychologie usuelle.

Le devoir de morale. Le rôle de l'Eglise catholique dans l'Holocauste et son devoir non rempli de repentance

Goldhagen Daniel-Jonah, Desmond William-Olivier, Rozenberg Paul - paru le 27/04/2004

Ce livre va plus loin que tout ce qui a été écrit jusqu'à présent. Il montre que la complicité du pape Pie XII et de l'Église a été plus importante que ce que l'on croit habituellement. Les dirigeants de l'Église étaient au courant des persécutions. Non seulement ils se sont tus mais certains les ont même soutenues et des membres du clergé ont pris part à des meurtres de masse. " Imaginons qu'en 1941 Pie XII eût donné pour instruction à tout son clergé d'Europe de déclarer que les juifs étaient des êtres humains innocents, méritant, de droit divin, la même protection que celle dont jouissaient leurs compatriotes, que tuer des juifs était un crime moral absolu et un péché mortel, que tout catholique participant à leur assassinat en masse serait excommunié. Imaginons que Pie XII eût diffusé ce message sur Radio Vatican et sur la BBC et dans toutes les publications de l'Église en Europe, et qu'il eût décrété, avec l'ensemble de son clergé, que c'était un devoir moral de résister à ce mal. Peut-on croire sincèrement que davantage de juifs n'auraient pas été sauvés ? " Qu'est-ce qui, dans le christianisme, a pu amener à l'adoption d'une telle attitude ? Peut-on se satisfaire des déclarations faites à ce jour par les représentants de l'Église ? Pourquoi ne pas juger en fonction des critères que l'Église catholique a elle-même élaborés quand il faut réparer un mal qui a été commis ? Qu'impliquerait une vraie repentance ?

100 mots pour construire son bonheur

Misrahi Robert - paru le 17/03/2004

Comment réfléchir sur le bonheur, non pas seulement sur son contenu et sa signification, mais aussi sur les moyens de l'atteindre, les obstacles à surmonter ? Pour le philosophe Robert Misrahi, la vie de chacun est le déploiement d'un désir, c'est-à-dire plus concrètement, d'un projet quel qu'il soit. Chacun ainsi doit devenir créateur. C'est en nous reconnaissant dans une œuvre que nous nous créons nous-mêmes, que nous construisons notre personnalité et que nous pouvons apprendre à nous réjouir d'être libre. C'est ce que l'on découvre à travers des mots comme Accomplissement, Admiration, Choix, Conflit Demeure, Fête, Jardin, Lumière, Miroir, Splendeur, Utopie, Visage...

 

À la santé des Américains. Les risques de la privatisation.

Pignarre Philippe, Rozenberg Paul, Collectif - paru le 17/03/2004

Un système qui coûte affreusement cher et qui est insuffisamment financé. Un système qui exclut les pauvrres et de nombreuses personnes âgées. Un système en crise que les élus débattent de réformer d'urgence : ce n'est pas de la Sécurité sociale française dont il est question, mais du système américain. Ces articles traduits du New York Times font le point sur 1'aggravation de la situation : de plus en plus de salariés voient leur employeur refuser de participer au financement de leur couverture sociale. Ils sont désormais 43,6 millions dans ce cas. Ce livre-document est indispensable pour éclairer les débats français aussi bien sur l'assurance maladie et sa réforme que sur les grandes manœuvres de l'industrie pharmaceutique.

Hans, le cheval qui savait compter

Despret Vinciane - paru le 09/03/2004

En septembre 1904, à Berlin, un cheval dénommé Hans suscite une des controverses les plus vives qui aient agité l'Allemagne à cette époque. Selon son maître, Hans peut résoudre des problèmes arithmétiques, reconnaître des couleurs ou des cartes à jouer, épeler les lettres d'un mot, donner la date du jour ou désigner une personne d'après sa photo. S'agit-il d'une fraude ? d'une "révolution " quant à l'intelligence des animaux ? ou Hans est-il télépathe ? Une commission est mandatée pour évaluer les compétences du fameux cheval. Surprise: Hans répond aux questions qui lui sont posées, même en l'absence de son maître. Aurait-il appris à lire des signaux que les humains lui enverraient inconsciemment ? Ou, les humains, toujours inconsciemment, l'auraient-ils influencé ? Une aventure passionnante, qui nous fait revivre les premiers moments de la psychologie expérimentale, ses questions, ses enjeux, l'originalité et l'inventivité de ses acteurs, le talent de ses sujets et l'engagement de ses scientifiques.

La nouvelle machine de guerre américaine

Boyer Peter, Rozenberg Paul - paru le 27/02/2004

La campagne d'Irak le prouve, Donald Rumsfeld est à deux doigts d'avoir le type d'armée dont il rêve, une force capable de se déplacer rapidement et avec des effets dévastateurs. Ce genre d'outil donne de l'audace à ceux qui l'utilisent, comme le reste du monde l'a noté avec stupéfaction. Il colle parfaitement avec la doctrine Bush de " l'action militaire préemptive " : il s'agit d'intervenir à titre préventif là où l'Amérique perçoit un danger potentiel. Mais la campagne d'Irak a également mis en relief un des paradoxes du nouveau style stratégique américain : on voit bien que si une armée plus petite, plus rapide et plus meurtrière est susceptible de battre très vite des ennemis qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas l'affronter sur le mode traditionnel, les suites de ce genre de conflit " risquent d'être vraiment crades ", pour reprendre l'euphémisme de Donald Rumsfeld.

Un crime contre l'espèce humaine. Enfants clônés, enfants damnés.

Descamps Philippe - paru le 23/01/2004

A l'heure où quelques illuminés se targuent de pouvoir cloner des êtres humains, le législateur a estimé nécessaire de punir sévèrement ce qu'il considère comme une injure à la nature humaine. Le clonage reproductif humain sera donc incriminé, au même titre que les pratiques eugéniques, pour " crime contre l'espèce humaine ". Mais qu'est-ce que cette " espèce humaine " que l'on souhaite à tout prix préserver ? Nul n'est capable de le dire. Qu'adviendra-t-il juridiquement des enfants nés de la technique du clonage ? La loi ne le dit pas. Devront-ils être considérés à la fois comme le produit, la pièce à conviction, le mobile et la victime d'un crime contre l'espèce humaine ? C'est avec une catégorie juridique habituellement destinée à juger des actes engendrant la mort que l'on souhaite sanctionner un acte qui donne la vie. On légifère avec des fantasmes et sur des fantasmes. La grandiloquence et les bons sentiments ne sont pas suffisants pour élaborer des lois justes.